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Science et recherche

Témoignages de nos lauréates des bourses Arctic Frontiers 2023

Sophie Hou et Léa Ricard

En 2023, l’Institut français de Norvège a soutenu la participation de deux jeunes chercheuses à la conférence Arctic Frontiers et au programme associé, Emerging Leaders.

Arctic Frontiers est un colloqueannuel dont l’objectif est d’encourager le dialogue entre les sphères scientifique, politiques et industrielles de l’Arctique et les relations entre les différentes nations et groupes ethniques dans une perspective pan-arctique. L’événement 2023 s’est tenu à Tromsø du 30 janvier au 2 février sur le thème « Moving North ».

En amont du colloque est organisé le programme Emerging Leaders à destination de doctorant/post-doctorant ainsi qu’aux jeunes professionnels. Les candidats sélectionnés participent à des conférences, des événements culturels et des activités sociales en compagnie d’experts d’horizons variés dans les domaines de l’environnement, la sécurité ou l’économie de l’Arctique. Ils ont ainsi l’occasion d’étendre leurs contacts et de présenter leurs travaux.

Occasion unique de rencontrer une multitude de personnes engagées sur les questions arctiques et appartenant aussi bien au monde politique, que scientifique ou associatif, nos deux lauréates 2023, Sophie Hou et Léa Ricard nous ont fait part de leurs expériences.

Toutes deux de parcours différents, mais partageant un intérêt semblable pour l’Arctique, Sophie et Léa ont eu l’occasion d’échanger et de confronter leurs points de vue avec de nombreux passionnés, en développant leur réseau aussi bien professionnel qu’amical.

Sophie est maîtresse de conférences en géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’UMR 8586 PRODIG (Pôle de recherche pour l’organisation et la diffusion de l’information géographique au CNRS).

Ses recherches de master, puis de doctorat, ont porté sur les questions énergétiques en Russie et plus spécifiquement en Russie orientale (Sibérie orientale et Extrême-Orient russe), via une approche de géographie politique. Récemment, ses recherches l’ont amenée à s’intéresser aux régions arctiques de la Russie et de la Scandinavie, en lien avec les enjeux de la transition énergétique.                                                            

Elle a ainsi participé au programme Emerging Leaders et au colloque Arctic Frontiers grâce à la bourse attribuée par l’Institut français de Norvège. Cette expérience a répondu à ses attentes, échanger avec des spécialistes de l’Arctique, accroître son réseau, se confronter à des points de vue divers, et développer ses réflexions de recherche :

« Ce programme me semblait très intéressant d’abord dans son principe : le fait de réunir des personnes issues d’horizons divers, qui soient du monde de la recherche et extérieures, partageant un intérêt, plus ou moins direct, pour l’Arctique. Cela permet d’avoir des perspectives différentes sur les enjeux environnementaux, sociaux, économiques et politiques en Arctique, ainsi que sur les enjeux de recherche. Par ailleurs, cette année, la thématique centrale du programme était celle du « Green Shift » en Arctique, ce qui m’intéressait tout particulièrement […] J’étais très curieuse de voir comment les autres participants et les intervenants du programme appréhendaient ces thématiques. J’espérais pouvoir rencontrer et entendre le point de vue d’acteurs parfois difficilement accessibles. »

Léa, elle, est étudiante en Master 2 « Transition écologique, Risques et Santé » à Science Po Toulouse et fait son stage de fin d’études au Conseil Economique de l’Arctique (CEA). Elle s’intéresse à la place de l’expertise scientifique dans l’élaboration des politiques publiques en matière d’environnement, en deux mots : elle s’intéresse à la diplomatie scientifique.

Grâce à la bourse de l’Institut français, elle a pu suivre des conférences d’Arctic Frontiers étroitement liées à son sujet de mémoire. Léa se demande, à juste titre, quelle est la place de la recherche scientifique dans la diplomatie française arctique, et dans quelle mesure celle-ci représente un outil de légitimité dans la gouvernance de la région. Les conférences ont nourri son travail de recherche théorique par la complexe réalité présentée par les acteurs du terrain. Elle a pu observer comment s’opéraient les dialogues entre les disciplines politiques et scientifiques, ce qui l’intéressait également pour son stage au CEA. Pour Léa, le point clé d’Arctic Frontiers est l’aspect relationnel :

« Il me semble que ce que je retiendrai principalement de la conférence, ce sont les rencontres. C’est en effet une occasion unique pour rencontrer une multitude de personnes engagées sur les questions arctiques, provenant aussi bien des sphères politiques, diplomatiques, associatives, que scientifiques. ».

Si vous aussi vous voulez vivre l’expérience Arctic Frontiers en 2024, l’appel à candidatures pour les bourses proposées par l’Institut seront ouvertes en novembre 2023 ! En 2024, elle se déroulera du 29 janvier au 1er février à Tromsø et aura pour thème : « Action and Reactions ».